La cicatrisation

Qu’est-ce que la cicatrisation, comment réagir face à une plaie, quels sont les différents types de plaies… Toutes les réponses sur la cicatrisation se trouvent ici.

Comprendre la cicatrisation

La peau

Plus grand organe du corps humain, la peau est la barrière protectrice de l'organisme contre les agressions externes. Elle est également impliquée dans d'autres fonctions, notamment sensorielles et de thermorégulation

Structurellement, la peau est composée de trois couches :

Composition de la peau.
1 - L’épiderme

L'épiderme est la couche la plus externe et superficielle de la peau. Elle joue un rôle de protection grâce aux kératinocytes qui constituent 80% des cellules de l'épiderme. La couche cornée, constituée de cellules mortes, maintient l'hydratation de la peau

L'épiderme renferme également des mélanocytes, des cellules de Langerhans et des cellules de Merkel qui contribuent respectivement à la pigmentation, à l'immunité et à la perception du toucher.

2 - Le derme

Le derme, tissu conjonctif situé sous l'épiderme, soutient la peau mécaniquement et nutritionnellement. Il est composé d'une matrice extra-cellulaire (MEC) synthétisée par les fibroblastes, cellules majoritaires du derme. 

Cette MEC est composée majoritairement de fibres de collagène et d'élastine, qui confèrent résistance et élasticité à la peau. Le derme renferme également les annexes cutanées (glandes sébacées et sudoripares).

3 - L’hypoderme

Couche la plus profonde de la peau, l’hypoderme constitue une interface entre la peau et les organes qu’elle protège.

Elle renferme essentiellement des cellules graisseuses, les adipocytes. Elle assure les rôles de barrière thermique et de réserve énergétique.

C'est quoi la cicatrisation ?

La survenue d’une plaie perturbe la structure de cet organe complexe aux multiples fonctions qu'est la peau. La cicatrisation vise à rétablir l'intégrité de la structure de la peau et de rétablir ses fonctions. 

3 phases se succèdent lors de la cicatrisation d'une plaie :

Détersion ou nettoyage (entre 1 à 3 jours)

Dès l’apparition de la plaie, le recrutement des plaquettes sur le site traumatique permet l'arrêt du saignement.

En parallèle, la réponse inflammatoire et immunitaire (polynucléaires neutrophiles, lymphocytes, macrophages) s’organise, pour éliminer les micro-organismes et les débris résiduels présents au niveau de la plaie : c’est la détersion. Cette réaction inflammatoire se manifeste localement par un érythème douloureux.

Granulation ou prolifération (4 à 15 jours)

Cette phase consiste à former un nouveau tissu, le tissu de granulation, pour combler les vides de la plaie. Les fibroblastes, cellules dermiques, jouent un rôle clé en synthétisant les éléments essentiels à la formation d'une nouvelle matrice extra-cellulaire (fibres de collagène et d'élastine). 

Parallèlement, de nouveaux vaisseaux sanguins vont se former : c'est le phénomène d'angiogenèse.  

Épithélialisation ou reconstruction / remodelage (2 mois à 1 an)

L'épithélialisation se passe dans un premier temps en surface, au niveau de l'épiderme. L'objectif est de rétablir l'intégrité de la surface de peau en fermant la plaie.

Ce processus implique la kératinisation des cellules épidermiques et la contraction des bords de la plaie, contribuant ainsi à la protection contre les infections et la prévention de la perte de fluide.

Ensuite, le remaniement dans les couches profondes du derme vise à restaurer la résistance et la fonctionnalité du tissu. Cette étape essentielle permet également d'améliorer l'aspect de la cicatrice en réorganisant le réseau de fibres de collagène.

Combien de temps pour la cicatrisation ?

Une cicatrisation dite « normale » se déroule selon un délai de 3 à 4 semaines, avec une maturation de la cicatrice qui se poursuit pendant plusieurs années. Si ce délai est dépassé, la cicatrisation se chronicise et devient pathologique.

Une plaie chronique peut être causée par divers facteurs : 

Facteurs intrinsèques :

âge avancé, maladies concomitantes (diabète)...

Facteurs extrinsèques :

médicaments, dénutrition, tabac...

Iatrogénie liée aux soins :
soins inappropriés de la plaie, déshydratation de la plaie...



Sur le plan biologique, cela peut entraîner diverses anomalies dans les trois phases de la cicatrisation, telles qu'un risque d'infection ou encore un défaut d'adhésion des nouvelles cellules pendant la phase de reconstruction.

Que faire face à une plaie ?

Traitement des plaies

Éraflures, écorchures, coupures peu profondes et peu étendues... certaines blessures peuvent être soignées à la maison, à condition de respecter les bons gestes et d'utiliser les produits adéquats.

1 - Se laver les mains

Prenez le temps de laver vos mains minutieusement avec de l'eau claire et du savon. Assurez-vous de frotter sous les ongles et entre les doigts, jusqu'aux poignets, pendant au moins 30 secondes. N'oubliez pas de bien sécher vos mains après.

2 - Nettoyer la plaie

Il convient de passer la plaie sous un filet d’eau à température ambiante ou de la nettoyer directement avec du sérum physiologique, afin de retirer l'excédent de sang et les salissures.

S'il reste des corps étrangers (gravillons, brins d’herbe...), ils doivent être retirés minutieusement avec des instruments stérilisés.

Pour stériliser un objet du quotidien comme une pince à épiler, il suffit de le nettoyer, le sécher, le chauffer avec un briquet, le refroidir et le désinfecter avec un antiseptique.

3 - Protéger la plaie

Dans la plupart des cas, il est conseillé de maintenir la plaie en milieu humide, sous pansement. 

Dans tous les cas, pour réduire l'inflammation, diminuer la douleur et accélérer la cicatrisation, il est fortement recommandé d'appliquer une couche fine de Cicatrimel sur la zone concernée en la faisant pénétrer par un léger massage du bout des doigts.

4 - Surveiller la plaie

Afin de s'assurer qu'elle n'est pas infectée. Une plaie infectée se manifeste par les signes de l'inflammation (rougeur, chaleur, douleur, fièvre) avec l'éventuelle présence de pus et d'une odeur nauséabonde. Dans ce cas, il est primordial de consulter un médecin.

Qu'est ce qui empêche la cicatrisation ?

Toutes les personnes ne cicatrisent pas de la même manière. En effet, il existe des facteurs de retard de la cicatrisation et donc des personnes à risque de cicatriser lentement et de la mauvaise manière. 

Les facteurs qui peuvent être à l'origine d'une mauvaise cicatrisation sont les suivants : 

L'âge avancé

Avec l’âge, les circulations veineuse et artérielle deviennent moins bonnes ce qui ralentit l’oxygénation des tissus.

Toutefois, l’oxygène joue un rôle essentiel dans le processus de la cicatrisation. Ainsi, en raison de ce défaut d’oxygénation, les personnes âgées sont un profil à risque de mal cicatrisation.

Le tabac

La nicotine et le monoxyde de carbone présents dans les cigarettes baissent la concentration d’oxygène et accroissent le risque de retard de la cicatrisation. 

Il est donc conseillé d’arrêter de fumer avant (4 semaines environ) et après (3 semaines pour les tissus mous et 3 mois pour les os) une opération chirurgicale.

Le diabète

Le diabète est une maladie endocrinienne chronique qui se manifeste par une hyperglycémie.

Cet excès de sucre dans le sang est à l’origine de lésions au niveau des vaisseaux sanguins qui entraînent une diminution de la circulation sanguine et un apport insuffisant d’oxygène au niveau du site de la plaie.

Chez les diabétiques, le contrôle de la glycémie est nécessaire afin d’assurer une bonne cicatrisation.

Les maladies entraînant un déficit immunitaire

Le système immunitaire joue un rôle essentiel dans le processus de cicatrisation, et lorsque ce système est affaibli ou dysfonctionnel, il peut compromettre la capacité du corps à guérir efficacement.

Ainsi, les maladies affectant le système immunitaire, telles que le VIH, les maladies auto-immunes ou encore certains cancers peuvent entraver le processus de cicatrisation.

L'iatrogénie médicamenteuse

Certains médicaments empêchent la cicatrisation optimale en baissant les défenses immunitaires et en inhibant des molécules clés indispensables au processus de cicatrisation.

C'est le cas par exemple des immunosuppresseurs, des chimiothérapies et des AINS.

La dénutrition

Une alimentation insuffisante ou déséquilibrée peut entraîner une carence en nutriments essentiels tels que les protéines, les vitamines (notamment la vitamine C, la vitamine A et la vitamine E) et les minéraux (comme le zinc).

Ces nutriments jouent un rôle crucial dans la formation du tissu cicatriciel, la synthèse du collagène, la production d'enzymes et la modulation de l'inflammation.

Comment évolue une cicatrice ?

La cicatrisation est la réponse normale de l'organisme face à toute atteinte de son intégrité. Ce phénomène laisse une marque plus ou moins visible : la cicatrice.

Il s'agit  d'un tissu fibreux, régénéré après une perte de substance, qui se forme après la guérison d'une plaie. Lorsque le processus de cicatrisation se fait correctement, la cicatrice est peu visible, fine et sans relief.

Lorsque l’évolution de la cicatrisation devient pathologique, cela peut résulter de deux processus : 

Soit le processus de cicatrisation va au-delà du processus physiologique. Cela donne lieu à une augmentation du nombre de fibroblastes, une production excessive de collagène et une hypervascularisation. Ce type de cicatrice se nomme les cicatrices hypertrophiques.

Épaisses et souvent rouges en raison de la vascularisation accrue, elles évoluent favorablement et spontanément entre 12 et 18 mois. Dans certains cas, les cicatrices hypertrophiques ne se résorbent pas et deviennent des cicatrices chéloïdes, qui s'étendent en dehors de la zone lésée.

Soit le processus de cicatrisation n'est pas suffisant. Le tissu cicatriciel formé est plus mince que le tissu cutané normal. Ce type de phénomène donne naissance à des cicatrices dites atrophiques. Suite à un défaut de la cicatrisation, une cicatrice atrophique se distingue par la présence réduite, voire absente, de derme.

Contrairement aux cicatrices hypertrophiques qui se caractérisent par une élévation de la peau à l'emplacement de la plaie, les cicatrices atrophiques laissent apparaître une dépression cutanée lors de la reconstitution tissulaire.

Comment avoir une belle cicatrice ?

Après la cicatrisation complète de la plaie, certains gestes permettent d'améliorer l'apparence de la cicatrice :

Le massage de la cicatrice

Une fois que la cicatrisation est terminée, les professionnels de santé recommandent le massage de la cicatrice.

En effet, le massage régulier peut aider à assouplir les tissus cicatriciels, à améliorer la circulation sanguine et à réduire la visibilité de la cicatrice.

L’utilisation de Baume Réparateur Cicatrimel

Grâce à l'association du miel médical cicatrisant à l'acide hyaluronique, l'utilisation régulière de Baume Réparateur Cicatrimel permet d'améliorer considérablement l'apparence de la cicatrice : 100% des utilisateurs* affirment que le baume réduit considérablement les marques cutanées

Son utilisation est d'ailleurs recommandée pendant le massage de la cicatrice.

* Test clinique sous contrôle dermatologique réalisé sur 22 volontaires ayant la peau sèche et sensible pendant 21 jours.

La protection solaire

Exposer la cicatrice au soleil peut entraîner une pigmentation irrégulière et rendre la cicatrice plus visible.

Il convient alors de ne pas exposer sa cicatrice au soleil. Si cela n'est pas possible, il est impératif de la protéger avec une crème solaire large spectre (UVA et UVB) à haut niveau de protection (SPF 50+).

Les types de plaies

La peau est constituée d’une continuité de tissus lui permettant d’assurer une de ces fonctions majeures, celle de protection. Une plaie est une lésion de la peau qui rompt la continuité des tissus de la peau et qui provoque une effraction de la barrière cutanée protectrice.

Plaies superficielles et plaies aigües

Les plaies aiguës et superficielles sont des blessures généralement liées à des accidents de la vie quotidienne (chute à vélo, coupures avec un objet tranchant...) mais peuvent également résulter d'évènements planifiés comme une chirurgie ou un tatouage.

Même si ces plaies cicatrisent vite, en moins de 6 semaines, certains bons gestes sont essentiels pour favoriser une bonne réparation cutanée.

Il est important de noter qu'à tout moment, en raison d'une mauvaise prise en charge, d'une infection et/ou d'une pathologie sous-jacente, il peut y avoir un retard de cicatrisation ; une plaie aiguë peut alors se transformer en une plaie chronique. 

On distingue plusieures plaies aiguës :

Plaies traumatiques

Par abrasion, morsure ou encore par agent pénétrant.

Plaies par brûlures

Par accidents ou post-radiothérapie.

Plaies chirurgicales

Plaies à la suite d'une opération chirurgicale.

Plaies profondes et plaies chroniques

Une plaie chronique est une plaie dont le délai de cicatrisation est allongé. Ce type de plaie est souvent douloureux et invalidant.

Les retards de cicatrisation apparaissent généralement en raison de facteurs favorisants tels que  le tabac, le diabète, une baisse des défenses immunitaires, la dénutrition ou encore l'âge.

On distingue plusieurs types de plaies chroniques :

L'escarre

L'escarre est une blessure de la peau causée par une compression prolongée des tissus mous entre une surface dure et les os saillants du corps.

La prévention des escarres passe prioritairement par la recherche et la suppression des points d’appui.

L’ulcère cutané

L'ulcère est une lésion ouverte d’importance variable siégeant au niveau du 1/3 inférieur de la jambe.

Ce type de plaie est généralement causé par des facteurs tels que la mauvaise circulation sanguine, la pression prolongée, les infections... La prise en charge médicale d'un ulcère dépend de sa cause sous-jacente.

Le pied diabétique

Le pied diabétique est une complication grave du diabète caractérisée par des lésions aux pieds, telles que des ulcères, des infections et des déformations.

Il survient en raison de la neuropathie diabétique (lésions nerveuses) et de l'artériopathie (problèmes de circulation sanguine) associées au diabète. Pour prévenir les complications du pied diabétique, l'inspection quotidienne des pieds pour détecter les plaies ou les anomalies est essentielle.

Cela passe également par le maintien d'une bonne hygiène des pieds, le port de chaussures adaptées, le contrôle régulier de la glycémie et la consultation rapide d'un professionnel de santé en cas de blessure ou d'infection.

Brûlures

Les brûlures sont des lésions de la peau, des muqueuses et parfois des tissus sous-jacents causées par divers types d'agents. On retrouve par exemple :

Les brûlures thermiques

Elles sont causées par une source de chaleur (feu, eau chaude, appareils électroniques...).

Les brûlures chimiques

Elles se produisent lorsque la peau entre en contact avec des produits chimiques corrosifs (acides, les bases, les détergents puissants...).

Les brûlures électriques

Elles surviennent lorsque le courant électrique traverse le corps, entraînant des brûlures internes et externes. 

Les brûlures par rayonnement

Elles sont provoquées par l'exposition à des sources de rayonnement, notamment les rayons du soleil, les lampes UV, les radiations ionisantes (rayons X, rayons gamma)...

Brûlures par friction

Elles se produisent lorsque la peau est frottée contre une surface rugueuse à grande vitesse, telles que des chutes, des frottements répétés ou des accidents (moto, vélo,...)

La gravité d'une brûlure dépend de plusieurs facteurs, notamment la surface du corps atteinte ou encore la profondeur de lésion.

Classification des brûlures selon le degré d’atteinte

A - Brûlures du 1er degré
  • Atteinte superficielle de l'épiderme de type érythème
  • Rougeurs, sensations d'irritation
  • Disparition normale sous 3 à 5 jours
B - Brûlures du 2nd degré superficiel
  • Atteinte de l'épiderme et du derme sur la partie superficielle
  • Apparition de cloques, avec fond rosé
  • Douleurs intenses
  • Disparition normale sous 10 à 15 jours
C - Brûlures du 2nd degré profond
  • Atteinte de l'épiderme et du derme intermédiaire
  • Apparition de cloques, avec fond brun
  • Perte de sensibilité (atteinte nerveuse), absence de décoloration à la pression
  • Disparition normale sous 21 à 35 jours
D - Brûlures du 3ème degré
  • Atteinte de l'épiderme et du derme profond voire de l'hypoderme
  • Lésion sèche, peau cartonnée (apparence cuir) blanche ou brune, vaisseaux apparents
  • Perte de sensibilité (atteinte nerveuse), absence de décoloration à la pression
  • Prise en charge chirurgicale